lundi, février 13, 2006


c’était quelqu’un, bonnes funérailles

née au début du siècle,
elle vit elle épouse elle féconde
des enfants et des morts qui la regardent vivre
à son quai arrimée
elle voit passer des guerres et des gens

la mer est toujours là,
elle observe les vagues et son mari mourir
elle vit

elle entre dans la cage – celle de la fausse mort
où l’attendent les fous –
elle agite son corps
qu’elle ne reconnaît plus
le jette contre un mur
se perd en des écumes

lasse amaigrie et folle
elle arrive à mourir
comme une vieille vague

on disait d’elle
« c’était quelqu’un… »
sans importance