jeudi, mars 09, 2006
Table des matières
acte I : les confessions d’un sperm’ après l’ovulation
scène 1 : du château de mon pèr’ à la gloire de ma chair mother
scène 2 : l’instant poétique nécessaire à tout jeune homme
scène 3 : les moments amoureux
scène 4 : les vies en //
acte II : délices et plissures
scène 1 : gens que zôtres font voir
scène 2 : gens que mes yeux zont vus
scène 3 : la mi-autresse
acte III : ultim’mov’ment – con vivo
scène 1 : dessert, café et pousse-café
scène 2 : garçon ! l’addition, s’il vous plaît. Merci.
Ultim’act’ : the mot of ze end
scène fatale : je savais bien que cette histoire finirait mal
scène déserte : enfin presque
mardi, mars 07, 2006
samedi, mars 04, 2006
vendredi, mars 03, 2006
mercredi, mars 01, 2006
scène déserte : … enfin, presque
ici, le dernier jour
toi,
qui a si souvent pardonné les expressions maladroites de mes pulsions maladives, tu peux comprendre ce départ précipité : j’ai voulu faire message – manque de Pöe, la mécanique oscillatoire de mes désirs calligraphiques s’est grippée
tombée en panne d’inspiration d’un fil suspendu à mille huit cent vingt millimètres de hauteur, ma gueule dépitée vient d’embrasser un sol condescendant mais froid
avec mon désarroi, reçois mes fraternelles et incestueuses pensées
aziz, le graffitographe
mardi, février 28, 2006
mon fantôme sera un pitre
pétards et confettis
feux d’artifices
gens revêtus de tenues gaies
-souliers d’satin –
gros yeux lubriques
gros seins magiques
posés
ma mort fouraille
ses bibelots
à deux péquenauds
endimanchés
qui ont peur d’elle
deux belles danseuses
-trois balles qui volent-
de vieilles dames
très métalliques
attirent vers elles
de beaux
aimants
les pieds en l’air
très haut devant
la bouche ouverte
les yeux brillants
une charentaise à mon pied
droit et la guêpière
en évidence
je danse
-très beau-
des paillettes dans les cheveux
un nez rouge sur le front
un verre de vin
à la main
ou dans le sein
qui sait ? je danse
un clopinette
en tous les couettes
et qui dansera à la
saint-guy
avec des morts
réjouis
d’être ici
avec moui
dimanche, février 26, 2006
samedi, février 25, 2006
Ultim’act’ : the mot of the end !
scène fatale : je savais bien que cette histoire finirait mal …
mon beau voyage, si près de la fin
scène fatale : je savais bien que cette histoire finirait mal …
mon beau voyage, si près de la fin
est-ce à moi de mourir ?
je voyageais en toi
plein de rêves de voiliers et de lait de coco
les îles étaient des astres les rives des nuages
les avenirs marins promettaient des enfants
est-ce à moi de mourir ?
je traversais de toi
les écluses pleines d’algues et de douce lumière
les larmes faisaient des flots décuplés par nos rires
les avenirs marins nous caressaient la peau
c’est à moi de mourir
vendredi, février 24, 2006
mercredi, février 22, 2006
ces êtres qui nous naissent
mis en flots fécondés par des génies anciens
nous quittons notre enfance
ses lunes et ses voiles
pour d’étranges défaites
et nos jours s’amoncèlent
pris en flots baignés par des génies modernes
nous suivons l’existence
vers un silence d’astres
de sombres espérances
et nos vies s’amoncèlent
mardi, février 21, 2006
Scène 2 : garçon, l’addition ; s’il vous plait !
puisqu’un soir, coquin de sort
la vie se prendra pour la mort ;
il me faudra partir
des étoiles plein les yeux
des larmes plein le ventre
mes soleils mes enfances
s’allongeront sous l’herbe
aux cotés de ma chair
mais ce soir-là coquin de sort
je trinquerais encore
un ver dans chaque main
la vie se prendra pour la mort ;
il me faudra partir
des étoiles plein les yeux
des larmes plein le ventre
mes soleils mes enfances
s’allongeront sous l’herbe
aux cotés de ma chair
mais ce soir-là coquin de sort
je trinquerais encore
un ver dans chaque main
lundi, février 20, 2006
comptine que les truands chantent aux clochemerles
avant que la mort ne se rit de nous
ami lecteur amusons-nous
de teintes roses colorons-nous
peignons de verves nos cochonoux
d’un ciel d’étoiles habillons-nous
de mappemondes couvrons-nous
de vers de strass et puis de roux
pour que la vie rit après nous
amant lecteur amourons-nous
pour que la mort s’effraie de nous
et plisse à terre ses genoux
nous qui aimons les rimes en ou
samedi, février 18, 2006
Vient the horrible date, le jour où tout s’arrête
de ce regard
tic-tac
qui m’a ravi
un jour
tu as fais
une plaie
au coin de mon œil
-je vais mourir-
et toi avec
car l’horloge
est là
au creux de nos rides
sur nos tempes qui sonnent
chaque matin de tous les jours
s’enlève là sur la falaise
nous poussent un peu plus loin
vers the horrible date
et nos deux corps avec l’horloge
toujours là sur le mur
tintinne à nos oreilles
que les aiguilles nous poussent
vers le bord des falaises
vers the ultimate date
le jour où
tout s’arrête
de poisson lunaire
vendredi, février 17, 2006
juré craché sous ma tombe
au jour premier de nos extrances
nous promettons aux cimetières
de leur faire cette offense
d’une égoïste absence
« le temps, cet hideux chronomètre
ne nous atteindra pas »
(croit-on)
ne nous atteindra pas »
(croit-on)
mais les dimanches d’ennuyance,
nous entrons en ces sommeils
où vont mourir nos rêves
nos désirs de puissance
« l’ennui, cet autre épouvantail
nous dénude parfois »
(voit-on)
nous dénude parfois »
(voit-on)
au soir venu de nos silences
las,
décide le temps
abstraction assassine.
décide le temps
abstraction assassine.
mercredi, février 15, 2006
me voilà neuf
s’éveille avec lenteur, la langue moite en son palais – ma compagne
alanguie sur le flanc droit
de son corps large et souple
elle se caresse un sein
et porte sa main droite
vers une cigarette
alors, elle constate avec stupeur,
juste derrière la vitre
que b^t un suaire
et la mort qui va avec
qui l’appelle de se vœux
et me voilà ravi
de la voir s’installer
sur des os décharnés
s’éveille avec lenteur, la langue moite en son palais – ma compagne
alanguie sur le flanc droit
de son corps large et souple
elle se caresse un sein
et porte sa main droite
vers une cigarette
alors, elle constate avec stupeur,
juste derrière la vitre
que b^t un suaire
et la mort qui va avec
qui l’appelle de se vœux
et me voilà ravi
de la voir s’installer
sur des os décharnés
mardi, février 14, 2006
lundi, février 13, 2006
c’était quelqu’un, bonnes funérailles
née au début du siècle,
elle vit elle épouse elle féconde
des enfants et des morts qui la regardent vivre
à son quai arrimée
elle voit passer des guerres et des gens
la mer est toujours là,
elle observe les vagues et son mari mourir
elle vit
elle entre dans la cage – celle de la fausse mort
où l’attendent les fous –
elle agite son corps
qu’elle ne reconnaît plus
le jette contre un mur
se perd en des écumes
lasse amaigrie et folle
elle arrive à mourir
comme une vieille vague
on disait d’elle
« c’était quelqu’un… »
sans importance
dimanche, février 12, 2006
Acte III : ultime mov’ment !
con vivo
scène 1 : dessert, café et pousse-café
comme le font les vieux immeubles
con vivo
scène 1 : dessert, café et pousse-café
comme le font les vieux immeubles
lézardés immobiles, ils observent leurs fissures
les fenêtres murées les longs couloirs les âmes
d’anciens locataires
dans chaque appartement’ la cuisine rangée
-un verre sur une table –
la chambre – un oreiller
écoute un drap
plisser
la salle, papa maman mangeaient
aujourd’hui est vidée silencieuse immobile – elle garde le secret
qui du balcon au vide
m’a déversé
sur le trottoir
faux locataire
samedi, février 11, 2006
vendredi, février 10, 2006
quel jour un corps nous fait-il naître
je ne sais où je commence
si dans le ventre de ma mère
ou dans la chair que tu m’offrais
je ne sais où je commence
si par le sexe de mon père
ou par celui que je t’offrais
je ne sais si mes entrailles
sont le jour l’heure ou la semaine
où mes parents m’ont fécondé
je ne sais si mes entrailles
sont le jour l’heure ou la semaine
où nos deux draps se sont froissés
ce que je sais est dans un pré
où l’on s’est dit que tout commence
où père à mère a mis semence
jeudi, février 09, 2006
mercredi, février 08, 2006
y a pas de doute
car c’est la femme créée
la moitié de ton drame
qui n’appartient qu’à toi
venue pour te bercer
sur des vagues charnelles
et ton âme sur la dame
s’applique de ses charmes
de ses corps déployés
de ses muscles
heureux
de voir se déployer
leurs armes
dans la dame
rêvent rêvent à te bercer
les amoureux instants
virevoltant
le long des nuits
des lunes
aux ocres sirupeux
mardi, février 07, 2006
lundi, février 06, 2006
la jongleuse
autrefois, sous les étincelle du spectacle
d’un cirque elle brandissait de ses longs bras, trois quilles
des anneaux d’or dont elle jouait avec brio
ses amants caressaient des cheveux roux glissant
le long fauteuil beige où elle buvait l’ivresse
d’une langue lascive qui plaisait à leurs corps
aujourd’hui, chacun se souvient d’elle, du plaisir
de ses traces – aucun ne voit les cernes sous les yeux
les varices sur la peau, les fauteuils au cuir noirci
ils viennent encore la voir lorsque le temps permet
à leurs vieux corps de boire un thé se souvenir
sur des fauteuils de cuir les beaux après-midi
elle jongle alors avec brio de ses charmes
d’antan de ses longs cheveux roux deux yeux d’or
qui jaillissent toujours en étoiles électriques
dimanche, février 05, 2006
au purgatoire du nouveau monde
entre au port de new-york un cargo long, rempli de quoi ?
d’armes et d’alcool ?
le pont verazzano brille t’il toujours de ses feux d’or ?
des fièvres de l’exil ?
s’ancre au quai de Stamford un paquebot, peuplé de qui ?
d’indiens, de nègres ?
la statue de la liberté
se fout de ces questions
elle cache sous sa robe
un totem sodomite
qui lui fait grand plaisir
et c’est ainsi
que vont
les choses
et les gens
en ce monde
de choses
entre au port de new-york un cargo long, rempli de quoi ?
d’armes et d’alcool ?
le pont verazzano brille t’il toujours de ses feux d’or ?
des fièvres de l’exil ?
s’ancre au quai de Stamford un paquebot, peuplé de qui ?
d’indiens, de nègres ?
la statue de la liberté
se fout de ces questions
elle cache sous sa robe
un totem sodomite
qui lui fait grand plaisir
et c’est ainsi
que vont
les choses
et les gens
en ce monde
de choses
vendredi, février 03, 2006
scène 2 : gens que mes yeux ont vus
le déshérité
le déshérité
il a un pull de vieilles groles
qui servent à errer
sa chausse est bien usée
il est de pauvre mine
il aime les forêts
et les esprits qui ombrent
les âmes fatiguées
les lunes aux ailes
intérieures
qui volent
la mère dans son logis regarde à la fenêtre
qu’il soit de pauvre mine
qu’il est l’air affamé
elle l’aime
si ce n’est un poète, son esprit vagabonde
et il la fait rêver
jeudi, février 02, 2006
des larmes sont là qui me noient volontiers
aux forêts d’espérance un jour j’irai chercher
la tendresse d’une belle
si la lune rieuse
en son bois d’attirance vient à me faire entendre
sous la chair de son âme
le cœur de la forêt
l’amoureuse me dira que les larmes sur moi
sont de si jolis fards
qu’il est beau de se perdre
en ces lacs d’ennivrance où l’on vient pour songer
à l’amour d’une femme
au creux de sa forêt
sont de si jolis fards
qu’il est beau de se perdre
en ces lacs d’ennivrance où l’on vient pour songer
à l’amour d’une femme
au creux de sa forêt
mercredi, février 01, 2006
l’assassin de rêves
dans l’ombre d’un tableau, un homme – vêtu de blanc, un chapeau – dort : ses fantômes volutent, sortes d’anges tressés autour du corps mollusques (un peu comme ces chants que les arabes chantent)
à travers les nuages, un soleil se dilue en des lumières humides – le gris paillette des jours d’orage – mouillant le ciel et la rivière qui s’embrasent (comme au jour de saint-jean, quand le feu d’artifice éclaire nos yeux d’enfant de nuits éblouissantes)
un assassin de blanc, chapeau sur le visage : les deux jambes en avant, ses rêves s’évaporent,sortes de proies instables qu’il course au fond de lui (comme le font souvent nos souvenirs méchants)
et son rêve se teinte de la couleur fuschia du sang de ses victimes
ô matisse
mardi, janvier 31, 2006
« l’adieu »
imposé : j’ai cueilli ce brin de bruyère
l’automne est morte souviens-t’en
nous ne nous verrons plus sur terre
odeur du temps brin de bruyère
et souviens-toi que j’attends
inversé : et souviens-toi que j’attends
odeur du temps brin de bruyère
nous ne nous verrons plus sur terre
l’automne est morte souviens-t’en
j’ai cueilli ce brin de bruyère
libéré : et ne vois pas que je t’attends
sourires enfuis odeurs d’éther
nous ne sera que cet hiver
l’envie s’est fanée au printemps
j’ai perdu le goût de ta chair
lundi, janvier 30, 2006
du nez de ronsar’ et de celui de baudelair’
je ne sais comment j’ai tiré
ces quelques vers
mignonne amie – envie de sœur
obsèques issues de céphalées
mes sens excités par vos longs silences, par ce sentiment qui suscite en moi de tristes ivresses, vous réclame fort
oui, songe « songe à la douceur d’aller là-bas vivre ensemble »
mignonne ennui – envie d’amour
jardin gelé endeuillé
mes sens excités par vos longues absences, ce désarroi provoque de si lentes souffrances, vous déteste fort
« comme on voit sur la branche au mois de mai la rose » née-close
dimanche, janvier 29, 2006
« rêves parisiens »
« de ce terrible paysage,
que jamais l’œil ne vit,
ce matin encore l’image
vague et lointaine me ravit.
Le matin est plein de miracle »
Pris dans un songe singulier
Je m’adonnais au spectacle
D’un château tel un voilier.
Voguant au gré de mes envies
je savourai en ce tableau
les délivrances de l’esprit
un lac des lunes dans l’eau.
Monstre de pierres et de vitres
il s’étalai à l’inouï
cherchant le vent de ses fenêtres
tel un rameur qui bat la nuit.
De noires et fières statues grimpantes
dignes de songes en cristal
émergeaient éclaboussantes
en pluies – rivières astrales.
Diaphanes, des porcelaines
aux contreforts attachées
laissaient fuir d’évapores délices
des fuites en vin de chant mêlé.
Des ronds aux flots de cerclaient larges
autour d’oiseaux gris blanc et verts
berçant de chants ce rêve étrange
ce vague tréfonds antérieur :
le sang ancien des poésies
« en rouvrant mes yeux plein de flamme
j’ai vu l’horreur de mon taudis
et le ciel versait des ténèbres
sur ce triste monde engourdi »
j’ai vu l’horreur de mon taudis
et le ciel versait des ténèbres
sur ce triste monde engourdi »